« Dans
l’éducation de nos enfants, nous devons être très vigilants pour enrayer le
mal, mais aussi et surtout pour leur apprendre à avoir un autre regard sur
eux-mêmes et sur la société. »
Si nous écoutons les informations ou lisons nos quotidiens,
nous tombons immédiatement dans un accablement paralysant. Il semble en effet
que tout va mal, de plus en plus mal ; que le monde court à sa perte et
creuse chaque jour une tombe de plus en plus profonde. Les enfants nous sont
décrits comme violents ; les adolescents comme indisciplinés ; les
éducateurs comme vicieux ; les hommes politiques comme menteurs ; les
parents comme irresponsables ; les chefs d’entreprise comme
exploiteurs ; les gardiens de prison comme tortionnaires…Et nous pourrions
allonger la liste définitivement.
Alors que faire ? Devant tant de catastrophes
humaines, morales et sociales, il ne nous resterait qu’à pleurer et nous faire
tout petits pour ne pas subir contagion ou mauvais coups. Erreur, grave
erreur ! Notre foi chrétienne nous empêche de céder à ce pessimisme
ambiant. Pour plusieurs raisons.
D’abord tous
les siècles ont cru qu’il connaissait les désastres les plus effroyables. Au
Vème siècle, Saint Augustin écrit : « les temps anciens ne te
semblent meilleurs que parce qu’ils ne sont pas les tiens ! »
Ensuite, parce que aujourd’hui le spectaculaire envahi nos
maisons. Nous aimons le sensationnel et l’exceptionnel. Encore parce que
l’exception nous est présentée comme la règle générale, la déviation comme
l’artère principale, le manque comme la denrée essentielle. Ainsi nous finirons
par penser que nos villes ne sont occupées que par des hôpitaux, des prisons,
des écoles à problèmes, des centres d’hébergement et des cantines pour soupes
populaires. Dieu merci, il existe bien autre chose dans nos campagnes et dans
nos cités : lieux d’accueils, foyers paisibles, entreprises laborieuses,
écoles studieuses, et même touristes joyeux et émerveillés dans nos rues !
Enfin parce que Dieu a crée l’homme bon que nous de devons
jamais désespérer de nos frères, de nos fils. Difficultés, épreuves, déviances
et souffrances existent bien. Et s’ils nous est demandé de les soulager, de les
extirper, de les soigner ou de les éviter, il nous faut être convaincus aussi
qu’ils ne parviendront jamais à supplanter le bien et le bon qui germent et
grandissent en chacun. Dans l’éducation de nos enfants, nous devons être très
vigilants pour enrayer le mal, mais aussi et surtout pour leur apprendre à
avoir un autre regard sur eux-mêmes et sur la société. Le bien ne fait pas de
bruit, les actes d’amour ne se font pas annoncer à coup de publicité, les grandes choses se
préparent en silence.
Une tempête peut casser nos arbres et nous impressionner,
mais il nous faut en même temps apprendre et admirer le fruit qui murit
lentement, la fleur qui s’épanouit à son rythme, l’enfant qui apprend peu à peu
à marcher, à parler, à prier. Que l’arbre brisé ne nous cache jamais la forêt
qui abrite tant de beautés ! En d’autres termes l’Evangile le
confirme : « là où le péché abonde, la grâce
surabonde . »
Source : par Defendente Génolini -paru dans "Famille chrétienne"
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire